Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Par monts et par vaux

26 août 2011

Une fresque historique savoureuse : "Les demoiselles de Provence" de Patrick de Carolis.

Provence8 : à lire (à condition d'avoir quelques notions préalables sur l'époque, sinon risque d'overdose d'informations).


Je peux comprendre pourquoi on a reproché la multiplication des intrigues qui tend à perdre le lecteur, vu que l'on suit en parallèle les grandes cours d'Europe de la seconde moitié du XIIIème siècle tant dans leurs luttes intestines que dans leurs problématiques géopolitiques à l'échelle européenne, voire [extrême-]orientale. Encore une fois, ainsi que je l'ai déjà dit pour "la dame du Palatin", P. de Carolis sait instiller avec brio les notions d'Histoire au cœur de la fiction. En ce qui me concerne, j'apprécie vraiment, d'autant que je lui trouve un style fluide particulièrement agréable à lire.

Je lui ferai néanmoins le même reproche que pour "la dame du Palatin". Au début de l’œuvre on est vraiment très proche des protagonistes, dont on décortique la psychologie dans le moindre détail et dont on vit à l'unisson les joies, les peines et les craintes. En un mot, nous abordons des êtres de chair et de sang parcourus par des préoccupations purement humaines. Puis, à mesure que le récit avance, un recul s'opère et l'on s'achemine toujours un peu plus vers une magistrale leçon d'Histoire. D'où l'agacement ou le découragement de certains. A nouveau, je serais tentée de dire que l'on frise parfois le catalogage de faits. Si le début s'attarde, pour notre plus grand plaisir, sur le moindre détail anecdotique de la vie de nos héroïnes, on se détache peu à peu d'elles pour les observer à distance, un peu comme si l'accession au statut de reine nous avait fermé l'accès à leur univers mental, que l'on se contente désormais d'effleurer au détour d'un dialogue ou d'un trait narratif. Bref, on passe de la petite fille innocente et touchante à la reine "belle [...] comme un rêve de pierre" accaparée par des manœuvres politiques. Certes, on ne peut nier que cela s'inscrit dans le cadre du roman de formation et la croissance psychologique du personnage en fonction du contexte dans lequel il évolue. Par ailleurs, la notion de temps est un peu flouée malgré les précisions à chaque ouverture de chapitre ou à chaque changement de pays. Je me suis sentie un peu perdue parfois, surtout quand on avance avec la cour de France, pour revenir deux ans en arrière à la cour d'Angleterre et refaire un bond de trois, pour finalement balayer en quelques pages les vingt ou trente dernières années d'Eléonore et de Marguerite. Au final, jaurais peut-être préféré un peu moins d'Histoire au profit d'un développement des personnages de Béatrice et de Sancie. On ne peut pourtant pas tenir rigueur à l'auteur de faire de cette dernière une ombre, car on ignore apparemment tant de choses à son sujet.

Il n'empêche que j'ai tout de même aimé, puisque, au-delà de l'Histoire, nous voyons se déployer une admirable galerie de portraits. Les quatre demoiselles incarnant chacune un trait de caractère distinct : Eléonore la volonté et la sensualité d'une digne héritière spirituelle d'Aliénor d'Aquitaine (dont elle est loin d'être une pâle copie pour le clin d’œil au passage de Fontevraud), Marguerite la reine discrète qui agit dans l'ombre à la cour de France où les femmes doivent manifestement se contenter de pondre des héritiers, Sancie la comtesse rêveuse et féérique, et Béatrice, l'éternelle petite fille, béate devant son rustre d'époux et dont la soumission (pour ne pas dire la résignation) agace au plus haut point. Cela sans compter, les splendides figures maternelles que son Blanche de Castille et la comtesse Béatrice de Savoie-Provence, qui saisissent l'occasion du veuvage pour affirmer une autorité jusque là étouffée.

Et puis, en dépit de cet imbroglio d'intrigues, il faut saluer aussi un travail de bénédictin permettant, ce qui est rare, d'avoir une vision globale de la situation politique de l'Europe à cette époque. Ainsi n'avons nous pas à choisir entre une intrigue à la cour d'Angleterre ou une autre au palais de Saint-Louis, ou une nouvelle histoire des cathares, par exemple.

Non vraiment : à lire sans modération !

Publicité
Publicité
25 août 2011

"La dame du Palatin" : Patrick de Carolis.

palatin7 : bon mais quelques remaniements s'imposent. A lire !!

Plonger dans l'univers d'une jeune femme de la Provincia peu épargnée par le sort fut un plaisir. Le lecteur suit les premiers pas d'une innocente agnelle dans ce panier de crabe qu'est la "bonne" société de son temps, livrée comme une marchandise à la brutalité masculine par un père désireux de devenir sénateur de l'Urbs. Peut-être un peu cliché au début certes...

Comme dans un roman d'apprentissage habituel, nous voyons Paulina recevoir les coups et s'épanouir pour devenir une femme indépendante, capable d'affronter avec courage les turpitudes de la Rome néronienne. Nous sommes alors loin de la jeune fille timide d'Arelate.L'évolution de la protagoniste n'est pourtant pas une ligne parfaitement droite, car nous vivons avec elle les doutes et les faiblesses qui l'assaillent, la faisant reculer sur la voie de la sagesse, avant qu'elle ne se resaisisse et n'avance de plus belle. C'est alors l'occasion, sans "se prendre la tête", de (re)découvrir le stoïcisme à travers le personnage de Sénèque, second mari de Paulina et précepteur, puis conseiller, de Néron. Bonne idée que d'avoir voulu aborder cette figure emblématique de la philosophie dans le cadre intime plutôt que dans la perspective aride de débats philosophiques. Car c'est l'un des points forts de l’œuvre de Patrick de Carolis : enseigner sans en avoir l'air les bases de la société et de l'histoire (gallo) romaines, sans que cela ne devienne rébarbatif. On reconnaît bien là la patte du créateur et animateur magistral de l'émission à succès "des racines et des ailes". Émission qui est d'ailleurs bien souvent revenue, pour notre plus grand plaisir, sur les fouilles du Rhône en Arles, qui font en ce moment l'objet d'une magnifique exposition.

Le lecteur, peu habitué à ce que l'on traite des obsessions qui animaient la mentalité gauloise du premier siècle, découvre une aristocratie partagée entre une orgueilleuse fidélité à ses racines et la volonté revendiquée haut et fort d'être absorbée par Rome comme une digne héritière d'Enée. Cette dichotomie reste longtemps une constante, puisque quelques siècles plus tard, sous les Mérovingiens, on perçoit encore un net fossé entre le sud de la gaule pétrie de culture romaine et des gens du nord façonnés par les invasions.

Je déplore néanmoins un point faible dans cette belle leçon d'histoire. Si l'auteur a raison de replacer les ouvrages de Sénèque dans leur contexte d'écriture et de publication, ainsi que de resituer le lecteur dans une période dont il est peu familier, nous perdons (à mon sens) parfois trop de vue Paulina au profit d'un catalogue de faits et de personnalités, dont le détail aussi pointu n'est peut-être pas absolument nécessaire. De cette façon l'allusion à Pétrone sonne un peu comme un "mince ! J'ai oublié de parler de cette figure incontournable du règne de Néron ! Bon allez une ou deux lignes et c'est bon".

En conclusion : bonne lecture ! Un excellent ouvrage de vacances, instructif et qui se lit vite !!

24 août 2011

Mi-figue mi-raisin : "le nom de la rose" d'Umberto Eco.

(9 : très bon)

 

EcoJ'ai longtemps hésité avant d'attribuer cette bonne note. Et pour cause : j'ai bien failli abandonner la lecture (ce que j'ai déjà fait avec "Baudolino"). Au début, je l'ai entreprise pour me détendre et ne tardai pas à être confrontée à des paragraphes imbuvables d'ekphrasis ou de réflexions théologiques où se déployait l'histoire détaillée de chacun des courants médiévaux jugés hérétiques. Pour être claire, ne me demandez pas de vous réexpliquer quel ordre lutte contre quel ordre, quelle doctrine contre quelle doctrine. J'en serais bien incapable, car je n'ai strictement rien compris. Et pourtant, ce sont des sujets qui me passionnent habituellement... Rien à faire, je n'accroche pas le style de l'auteur et, ô blasphème, j'avoue avoir lu certains passages en diagonale, chose que je ne fais jamais (même pour les descriptions balzaciennes ! C'est dire...).

 

Néanmoins, passé ce sentiment de rejet, je ne peux que m'incliner devant la maestria de l'auteur et le volume impressionnant des informations brassées pour tisser l'intrigue. "Le nom de la rose" est une magistrale leçon de littérature où l'étudiant trouvera des exemples de tous les outils techniques mis à la disposition de l'écrivain. Il en faudrait des marque-pages pour les citations et les exemples utilisables pour bâtir une dissertation ! Et pourtant, gare au péché d'orgueil lorsque le narrateur/écrivain se laisse aller à faire étalage d'un savoir qui n'a plus grand chose à voir avec le sujet. Ne serait-ce pas là l'un des objets du débat d'ailleurs ? Je déplore avant tout le fait que cette œuvre ne soit pas accessible au grand public... les paragraphes entiers en latin non traduit ont failli avoir raison de ma pugnacité, quoique j'aie une bonne formation de latiniste. Dommage pour le spectateur novice enthousiasmé par la mise en scène du film et qui voulait en vivre les scènes coupées... Attention le méchant spoiler à suivre !! En ce qui me concerne, je suis bien souvent déçue par les adaptations infidèles à l’œuvre source et pourtant, je rends grâce à J.-J. Annaud d'avoir expurgé l'intrigue de tous ces débats religieux indigestes pour la recentrer sur l'enquête de Guillaume de Baskerville. A ceci près qu'il est des partis pris discutables, comme la divergence sur le sort de la sauvageonne entre le livre et le film, ou sur celui de Bernard Gui. Annaud a montré au spectateur ce qu'il voulait voir, tandis qu'Eco n'a pas ménagé le lecteur. Sans doute escamotons-nous dans le film l'une des volontés de l'auteur : mettre en évidence la cruauté (je m'excuse pour ce terme franchement cliché, surtout quand il se réfère au Moyen Age...) de certains comportements humains et le fait que la réalité n'est pas ainsi faite que tout s'achève par un happy ending où le gentil est sauvé, le méchant châtié. Ainsi la sentence est-elle sans appel, Guillaume de Baskerville part-il blessé au plus profond de sa chair et de son amour-propre pour n'être pas parvenu à sauver la plus grande bibliothèque de toutes la chrétienté qui disparaît comme une seconde tour de Babel, pour ne pas avoir sauvé le livre II de "la Poétique", pour ne pas avoir été suffisamment rapide pour prévenir certaines morts... Une magnifique réflexion sur la puissance de l'intellect humain et sur sa capacité à agir sur l'inéluctable... En résumé : pour l'étudiant de Lettres Modernes, un excellent ouvrage pour piocher de précieux arguments. Pour le lecteur, désireux de se changer les idées sans se prendre la tête... mauvaise idée.. le film suffit amplement...

7 décembre 2010

"Archéologues à Angkor"

   Du 10 septembre 2010 au 2 janvier 2011, le musée Cernuschi propose une exposition sur les archives photographiques de l'École Française d'Extrême-Orient. Cette manifestation prend place dans le cadre du centenaire de l'École et donnera lieu encore à une série de conférences. Je vous invite à retrouver toutes les informations indispensables ici.

28 novembre 2010

France 1500

AFFICHE_FRANCE_1500_40x60_1_001   Hier je suis enfin allée visiter l'exposition "France 1500 entre Moyen Age et Renaissance". Que dire de plus, si ce n'est que c'est un véritable petit bijou, à la hauteur des moyens titanesques déployés par les commissaires ? En effet, ils ont réuni 10 œuvres sur 15 du maître de Moulins (ce qui, au dire de notre guide, est un événement sans précédent !), fait venir des pièces du monde entier, ont "mis à mal" le Louvre pour en sortir des chefs d'œuvre (d'ailleurs le plus grand musée du monde n'a prêté 'la Belle Ferronnière" de Léonard de Vinci que pour une durée limitée : allez savoir pourquoi ...) et sorti une vierge à l'enfant magnifique d'une collection privée où elle retournera vite après l'exposition.  Cela sans compter leur effort de cohérence grâce auquel des œuvres fragmentées ont pu être réunies. Ainsi, combien sont émouvantes les retrouvailles entre le portrait d'Anne de Beaujeu et de sa fille unique Suzanne, après qu'un marchand mal intentionné a découpé la représentation de l'enfant du triptyque original pour la vendre !

   Pourquoi tant d'exaltation de ma part ? Eh bien tout simplement parce que, quoique j'aie préparé la visite par la lecture d'un ouvrage de Didier le Fur qui traitait du "Royaume de France en 1500", j'ai eu l'immense surprise de découvrir le "vaisseau de coeur" de la reine Anne de Bretagne habituellement conservé au Musée Dobrée de Nantes. Cela faisait longtemps que je voulais voir cette pièce d'orfèvrerie jadis déposée dans le tombeau de François II et de Marguerite de Foix, dans la cathédrale de Nantes, dont je vous propose des photos dans l'album "Sur les pas d'Anne de Bretagne". Et voilà : la rencontre s'est enfin faite !

   La muséographie est très bien conçue : toutes les expressions artistiques des règnes de Charles VIII et de Louis XII sont représentées : de la tapisserie à la peinture, en passant par la sculpture et les émaux. Chaque foyer est illustré par un carré qui lui est consacré (Paris, le Bourbonnais etc.). Aucun doute, vous sortirez de l'exposition réellement informés sur cette période négligée de l'Histoire et de l'Histoire de l'Art, qui a vu éclore la Renaissance. Car une chose est certaine : François Ier n'a finalement fait que cultiver un jardin déjà semé !

   Un conseil que je vous donne, s'il reste encore des places sur internet, ce qui relève de la gageure, n'hésitez pas à réserver une visite avec un conférencier. La place est onéreuse, mais vous pouvez compter sur une véritable mise au point !

   Enfin, venons-en au catalogue de l'exposition : coûteux, comme tous les catalogues, il reste un achat envisageable pour quiconque souhaite acquérir un ouvrage complet sur une période artistique ! Vous ne le regretterez absolument pas !

 

   Et pour parachever le parcours à ma manière, je complète par un autre élément artistique important : la musique. Je vous propose de découvrir ou de redécouvrir le poème composé à la mort de la reine Anne, adapté par le groupe Tri Yann : "si mort a mors".

 

Publicité
Publicité
10 novembre 2010

La vie de châteaux

Boves    Ceux qui me connaissent savent que tous les étés je participe au chantier d'une motte castrale en Picardie. Eh bien ça y est ! Une exposition sise au Musée de Picardie et intitulée "La vie de château" vous propose de découvrir le résultat des fouilles effectuées par mes camarades et amis, sous la direction de Philippe Racinet (professeur à l'université de Picardie Jules Verne), depuis maintenant plus de 10 ans.

    Ne me cherchez pas sur la photo : manifestement j'étais présente dans ce secteur, sauf qu'à ce moment je grattais sous un grès d'assise (qui est tombé l'an dernier : oups encore heureux que je n'étais plus en-dessous, ça pèse tout de même plusieurs tonnes ces petits trucs-là !), donc hors champs. Le quart d'heure de gloire ce ne sera pas encore pour tout de suite ! ;)

   Pour les néophytes, un petite définition peut-être ? Une motte castrale est une butte, érigée de main d'homme (comme c'est le cas à Boves) ou non, sur laquelle on a édifié un château au Moyen Age. Sur la photographie, vous pouvez observer en élévation une tour du XIVème siècle classée aux monuments historiques. Elle ne risque pas de tomber, contrairement à ce qu'on pourrait croire, car d'après les descriptions faites au XIXème siècle, elle n'a pas bougé d'un iota ! Même après que la motte a servi de base de DCA pendant la guerre ! Certes, il y a une ou deux chutes de pierres de temps à autre. C'est pour cette raison d'ailleurs que l'accès en est condamné, même avec un casque de playmobil ! Ce qui n'empêche pas que, sous nos yeux éberlués et inquiets, des mères/pères de famille accompagnés de leurs jeunes enfants enjambent ou contournent le grillage pour aller y faire une balade. Et s'il arrive un malheur, ils iront se plaindre... mais c'est un autre sujet. Parfois je laisse mon côté ronchon prendre le dessus !

Bref, pour en revenir à nos moutons, voici un article écrit par une amie du chantier (j'espère qu'elle ne m'en voudra pas de lui avoir emprunté l'affiche), un lien vers le site web du CAHMER (l'association du labo d'archéo) pour que vous puissiez prendre la mesure du travail de l'équipe et quelques infos pratiques pour les éventuels visiteurs de l'expo :

* Tarif plein : 6 €
Tarif réduit :
0 €
Tarif autre :
gratuit pour les abonnés et les porteurs du laissez-passer étudiant €* Des visites, commentées par le conservateur des collections archéologiques des Musées d'Amiens, sont organisées les 9 décembre 2010, 17 février & 21 avril 2011.

* Un guide-conférencier propose également des visites les 21 novembre & 29 décembre 2010, et les 16 janvier & 20 mars 2011, à 15 h.

* Musée de Picardie.
  48, rue de la République.
  80000 - Amiens
  Tél. 03 22 97 14 00 - musees-amiens@amiens-metropole.com


* Picardie Web.

Voilà : je crois que j'ai fait le tour ! Bonne visite !

8 novembre 2010

Trouvaille !

Dans la série "coups de pub", une petite perle que j'ai dénichée grâce à canal blog et dont je m'empresse de vous faire part : un blog très cosy (pour sacrifier au franglais si apprécié aujourd'hui) intitulé "Bulle",  où il fait bon trouver refuge en ces temps de froidure !

5 novembre 2010

Le petit dernier sur la toile !

Un faire part de naissance pour vous annoncer la création, par une amie rencontrée en égyptologie, d'un blog consacré à l'archéologie ! Un blog très prometteur et très diversifié (ce qui est rare car les gens se cantonnent souvent à une spé), qui promet de vous emmener autour du monde tout en restant dans votre fauteuil ! Sandrine et Arnaud : longue vie à "L'archéo entre nous" et aux archéologues passionnés que vous êtes !

3 novembre 2010

Petit break vendéen.

P1050253Bon... finalement le carburant a bien fait défaut, mais il y a tant de belles choses à voir en Vendée que je n'ai pas été en reste pour un kilométrage plus modeste !

Et puis, pour commencer, pas besoin d'aller bien loin pour apprécier un flamboyant coucher de soleil ! Les citrouilles en pâliraient de jalousie ! L'atmosphère était onirique : dans la tiédeur du soir, les rayons mourants de l'astre nimbaient les pierres d'une lueur violette, avant de virer peu à peu à l'orangé. Le temps avait enfin suspendu son vol, pour accueillir le Nouvel An celte dans un festival chamarré.

Oulala je me perds dans mon babil ! Alors alors ? Qu'ai-je donc vu dans le coin ? Tout d'abord, la tour de Moricq. Idéale pour un pique-nique estival en famille : les enfants se régaleront à jouer aux chevaliers sans peur et sans reproche sur la vaste esplanade herbeuse. L'espace est vertigineux. Qu'est-ce donc que la tour de Moricq ? Aujourd'hui, c'est un grand donjon, perdu "au milieu de nulle part", tel un vestige égaré dans les couloirs du temps. P1050235Mais ne vous fiez pas aux apparences : impossible d'y entrer. Cette impressionnante bâtisse n'est autre qu'une coquille de noix menaçant de s'effondrer. Mais reprenons son histoire au début !

A l'époque des grandes invasions, le site se trouvait au bord de la mer. Eh oui ! Difficile à croire de nos jours quand on voit les gras pâturages qui l'entourent sur des kilomètres à la ronde ! Dès le XIème siècle nous retrouvons la trace d'une motte castrale (c'est-à-dire une butte, naturelle ou non, sur laquelle est bâtie une forteresse) dont la fonction première est de barrer l'embouchure de la Lay aux envahisseurs. Les propriétaires sont les vassaux des seigneurs de Talmont (aujourd'hui Talmont Saint Hilaire). Au XVème siècle, le maire de la Rochelle, ami de Charles VII, rachète la motte et vers 1430 il fait ériger la tour. Élément défensif clé lors de la guerre de cent ans, après la capitulation anglaise elle perd de son intérêt et sombre peu à peu dans l'oubli. Lors des guerres de religion elle sert de refuge aux protestants avant de devenir leur prison.
Au XVIIIème siècle la vieille tour est transformée en grenier à l'occasion de l'assèchement des marais alentours. Ce qui explique qu'aujourd'hui, ainsi que je le précisais plus haut, les aménagements intérieurs aient disparu pour que le touriste admire le silo le plus élégant que la France ait jamais possédé ! Dommage tout de même qu'il n'en reste que quatre murs... Heureusement, une association se charge de la restauration et a disposé à l'intérieur un échafaudage de soutènement.

P1050240Et, après la pause déjeuner, pourquoi ne pas aller faire une balade au bord de l'eau au moulin de Rambourg ? Une magnifique occasion d'évoluer dans un cadre bucolique et d'apprendre par ailleurs en quoi consistait la tâche du meunier. La promenade sur les bords de l'Yon peut également se faire en hiver, à condition d'être pourvu de bottes ! En été, les activités grouillent dans les parages : outre une longue randonnée d'une dizaine de kilomètres dans les environs de Nesmy (le village voisin), on vous propose aussi du canoé-Kayak.

Du point de vue historique, il est intéressant de noter la constance des hommes quant à leurs sites d'occupation. De même qu'un lieu dit nommé Hourges, en Picardie, survit sur ce qui fut à l'époque romaine, un relais sur la voie Amiens-Saint Quentin, de même le moulin de Rambourg vivote sur ce qui fut au début de notre ère un passage à gué sur l'Yon, exploité jusqu'à nos jours au gré des traversées, planches et ponts successifs. Seul bémol dans la quiétude de cette visite, le tarif rédhibitoire pour visiter le monument.

 

Si vous optez pour la sortie hivernale, rien de plus agréable que de rentrer ensuite pour une soirée au coin du feu, avec un petit plat de mogettes mijotées ! Miam !

 

P1050229

Ami lecteur, je vous invite également à jeter un oeil aux albums situés dans la colonne de gauche, que je m'attache à mettre à jour régulièrement. A venir : un complément de chats vendéens mignons à croquer !

 

30 octobre 2010

Ma marotte !

    En faisant des recherches sur mon obsession actuelle, qui est la visite de l'abbaye de la Grainetière en Vendée (pourvu que le carburant ne fasse pas défaut...), j'ai découvert un site magnifique qui propose des photographies à couper le souffle ! Alors, plutôt que de me répandre en bavardages inutiles, je vous aiguille immédiatement sur les vues aériennes de cette abbaye prometteuse en beaux clichés et vous laisse ensuite le loisir de parcourir la France vue du ciel !

Publicité
Publicité
1 2 3 4 > >>
Par monts et par vaux
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 2 553
Publicité